[Brésil] Un Chasseur sachant chasser [Pv Cheetah]

Hurt put cette fois-ci, à défaut d'une réponse, savourer l'étendue des capacité de Cheetah. Il vit ses formes inhumaines se tordre et s'étirer au gré de ses bons prodigieux. Ses griffes, qui reflétaient parfois la lumière tailladaient la chair comme autant de lames de rasoir, provoquant de magnifiques et artistiques courbes de sang. Il voyait cette créature aux dents effilée planter ses proies en des gestes précis et instinctifs, sa queue fouettant l'air pour lui offrir un équilibre parfait. C'était une machine à tuer, gracieuse et terrible.

Rien ne la gênait, ni l'absence d'espace dans le couloir ni les ventripotents adversaires qui s'effondraient maladroitement, ni les coups de feu paniqués dont les cibles étaient aléatoires. Il voyait le pelage de la chasseuse se tâcher, s'imbiber par endroit de l'hémoglobine de ses ennemis. Quelle recrue elle aurait fait. Dommage pour elle d'avoir choisi une voie si solitaire. Mais le docteur ne pouvait admettre qu'un tel talent puisse lui échapper. Elle finirait par servir ses desseins...

Lorsque son ballet de mort s'acheva, elle montra de façon fort abrupte qui était la cheffe. Simon aurait pu se sentir blessé, voir son égo réagir violemment, mais il gardait en tête le fabuleux spectacle qu'il venait d'avoir et préféra ne rien répondre de suite. Elle semblait vouloir établir des règles claires tout en hiérarchisant leurs rapports. Visiblement elle avait peu goûté le tour pendable du docteur et l'utilisation qu'il avait indirectement fait de ses capacités.

- Cela va de soi, fit-il laconiquement, histoire de jouer le jeu de la sauvage criminelle.

Il préférait ne plus rien laisser paraître de ses intentions ou ses pensées, quittant le souriant masque d'insouciance pour un air plus grave et concentré, du genre qu'aurait un homme qui craignait pour sa vie. Pour l'heure Cheetah était une ennemie et ce sentiment se renforçait à mesure qu'ils se côtoyaient l'un l'autre. Hurt pouvait encore jouer de sa dernière carte, mais elle ne servirait qu'en temps utile.

Le chemin dégagé, le docteur arpenta le couloir jusqu'à la chambre qui lui avait été attribuée. Là un majordome tremblant attendait dans un coin, un suppôt d'Hestoco. Un traître.

- Pitié monsieur... je vous en supplie... je suis prêt à rejoindre la Fraternité mais...

Avant qu'il n'ai eu le temps de terminer, le docteur l'acheva d'une balle à bout portant. Il se dirigea ensuite vers une valise d'où il sortit un stylo.

- Puisque vous avez rempli votre part du marché, expliqua-t-il en sortant une photographie de sa veste. Je vais remplir la mienne.

Il écrit quelques éléments au dos de l'image et la laissa sur le lit, préférant ne pas avoir à tendre le document à la féline diablesse.

- Vous trouverez trois choses sur cette photographie. Un numéro de téléphone, une date et une adresse. Si vous voulez la main, vous m'appellerez à ce numéro. Quant à la date et l'adresse, elles indiquent un rendez-vous qui pourrait grandement vous intéresser. Si le Gant Noir ne vous plaît pas, je suis sûr que ce rendez-vous saura piquer votre curiosité. Mais libre à vous de rester en marge de l'histoire, si tel est votre bon plaisir.

Il observa le pelage de son interlocutrice.

- Je suis sûr que vous comprendrez mes précautions quant à la main de Diaq'Rah, ajouta-t-il. Sur ce, je pense que nous en avons fini.

Des bruits de courses se firent alors entendre dans le couloir, au milieu de jurons en brésilien.